lundi 30 septembre 2013

C'est lundi, que lisez-vous ? (17)



C'est lundi, que lisez-vous ?

Ce rendez-vous hebdomadaire a été inspiré par les It's Monday, what are yoou reading ? by One Person's Journey Through a Wolrld of Books et repris par Mallou puis Galleane. J'espère grâce à votre contribution pouvoir faire de cette page un rendez-vous convivial.

Comme chaque lundi je répondrai aux trois questions suivantes :
  1. Qu'ai-je lu la semaine précédente ?
  2. Que suis-je en train de lire ?
  3. Que vais-je lire ensuite ?
Bonjour, la semaine passée j'ai terminé La Compagnie K de William March (éds Gallmeister). J'ai aussi commencé la rédaction d'un nouveau coup de coeur que je ferai paraître dans la semaine et je vous prépare une surprise...
J'ai prévu pour cette semaine le lecture de J'ai quelquefois comme une grande idée de Ken Kesey (éds Toussaint Louverture) et de continuer L'invention de nos vies de Karine Tuil (éds Grasset).
En revanche, je n'ai encore rien décidé pour la semaine d'après. 
Mais vous, êtes-vous inspirés, quelles ont été vos lectures et quels sont vos conseils ou au contraire vos déceptions ?


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lundi 23 septembre 2013

C'est lundi, que lisez-vous ? (16)



C'est lundi, que lisez-vous ?

Ce rendez-vous hebdomadaire a été inspiré par les It's Monday, what are yoou reading ? by One Person's Journey Through a Wolrld of Books et repris par Mallou puis Galleane. J'espère grâce à votre contribution pouvoir faire de cette page un rendez-vous convivial.

Comme chaque lundi je répondrai aux trois questions suivantes :
  1. Qu'ai-je lu la semaine précédente ?
  2. Que suis-je en train de lire ?
  3. Que vais-je lire ensuite ?
Bonjour, la semaine passée j'ai continué L'Invention de nos vies de Karine Tuil (éds Grasset) et j'ai entamé La Compagnie K de William March (éds Gallmeister). Lectures que je poursuis cette semaine. 
Pour la semaine prochaine, j'espère bien lire Atlas des amours fugaces de Thierry Laget (éds de l'arbre vengeur) ou Concerto pour la main morte d'Olivier Bleys (éds Albin Michel). Je sais je me répète par rapport à la semaine dernière ;-) 
Mais qu'en est il pour vous ?



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vendredi 20 septembre 2013

L'université de Rebibbia

pour le bruit des livres
Goliarda Sapienza, L'Université de Rebibbia, éds Le Tripode

Mon coup de coeur :
" Si tu as été une fois ici, Goliarda, n'espère pas ressortir comme tu étais auparavant. Tu ne te sentiras plus jamais quelqu'un du dehors, et eux -ceux du dehors- ne te considéreront plus jamais comme l'un d'entre eux Tu verras : quand tu sortiras, ils t'apporteront peut-être des fleurs, ils te souhaiteront la bienvenue, ils t'embrasseront, mais leur regard sera changé pour toujours quand il se posera sur toi. "
En pénétrant dans la prison pour femmes de Rebibbia après avoir commis un vol, Goliarda Sapienza ne s'imaginait pas apprendre au contact de ses codétenues ni de rencontrer des personnes si incroyables à l'image de Giovanella qui se sert de la prison pour avorter, de Barbara la "Bonnie and Clyde" locale, de Roberta la révolutionnaire ou de Suzi Way organisatrice de salons où l'on discute de tout et même des manières de s'échapper en se faisant porter pâle ! 
En l'espace de cinq jours, Sapienza va vivre et se nourrir de cette expérience d'incarcération avec la curiosité qu'on lui connaît, une exaltation et un regard empli de poésie. Et dans cet univers où " le réel est tellement puissant, les douleurs de chacun tellement à la limite du supportable qu'il suffit d'une attitude de sérénité excessive pour vous rendre incongrue et suspect" notre narratrice va être intimidée puis subjuguée pour finalement en ressortir métamorphosée. Elle va y " prendre un cours accéléré de vie", apprendre les " lois oniriques de dilatation et de concentration " propre à la vie carcérale pour mieux se faire accepter par chacune des prisonnières qu'elle côtoie (les politiques, les prisonnières de droit commun, les cultivées et les paysannes...) et en déduire qu'il y a plus à apprendre en prison qu'à l'extérieur et qu' " en ce lieu se réalise -même si c'est par des voies détournées- le potentiel révolutionnaire qui échappe encore au nivellement et à la banalisation presque total qui triomphe au-dehors." C'est une des raisons pour lesquelles le commun des mortels craint l'univers carcéral. La prison permet aux détenues d'être toutes ensembles et d'échapper au découpage social. Elle crée finalement pour chacune d'elle un extra-ordinaire espace de folle et insoupçonnée liberté dans lequel chacune des détenues s'évertue à rendre créative chaque minute d'emprisonnement mais aussi un lieu de forte solidarité car le moral de chacune dépend de celui des autres : " Ces femmes connaissent encore l'art de l' "attention à l'autre", elles savent que la condition psychique de l'une peut dépendre celle des autres". Ce lieu ne pouvait qu'interpeller notre narratrice qui se met au second plan afin de mieux faire entendre la voix de ces camarades jusqu'alors passée sous silence.
C'est une véritable expérience de vie qu'éprouve Sapienza durant son séjour. Dans un tel endroit, il est impossible de trouver les nuances qui régissent les autres communautés. Ici il n'y a pas de temps pour les doutes et les revirements. Tout va vite, tout est décuplé, tout est essentiel, tout est inattendu et imprévisible et le temps défile différemment. Les prisonnières sont épiées et catégorisées dès leurs premiers pas et Sapienza a vite compris qu'elle ne se ferait pas accepter en continuant à se comporter ostensiblement comme une dame, autrement dit une femme de l'extérieur " Ici les échelles de valeur de chacun se manifestent avec une clarté absolue, et il n'y a pas moyen de cacher aux autres, et encore moins à nous même, notre nature "et " démontrer trop d'assurance de sérénité dans un tel lieu (comme a pu le faire notre narratrice) vous fait passer aux yeux des détenues pour une moucharde.
En navigant d'un quartier à l'autre de Rebibbia et en se confrontant aux différents types de prisonnières, Goliarda va peaufiner son jugement sur la prison, sur les détenues et sur l'Italie pour finalement conclure que si " la prison est le spectre, ou l'ombre, de la société qui la produit (...) la fièvre qui révèle la maladie du corps social " celle de Rebibbia est à part dans une Italie malade. Rebibbia c'est le lieu de toutes les libertés et de tous les possibles car " perdues à jamais pour les lois qui régissent la vie du dehors ", les prisonnières ne craignent pas de manifester leurs plus sincères convictions car " quand on met le pied sur le rivage du "tout est perdu", n'est-ce pas justement alors que surgit la liberté absolue ? ". Le langage qui y est parlé est profond et simple, c'est celui des émotions, " de telle sorte que langues, dialectes, différences de classes et d'éducations ont été balayés comme d'inutiles camouflages des vraies forces (et exigences) des profondeurs : cela fait de Rebibbia une grande université cosmopolite où chacun, s'il le faut, peut apprendre le langage premier " et c'est pour Sapienza un lieu de renouveau et d'inspiration. C'est aussi un lieu qui va lui permettre de rencontrer des femmes exceptionnelles à leur manière. De véritables personnages ! Les portraits qu'elle va alors faire d'elles seront transfigurés par la beauté et la pertinence de son regard. 

A travers l'Université de Rebibbia c'est une fois de plus la voix d'une femme singulière, altruiste, intransigeante et follement éprise de liberté qui se fait entendre. C'est par cette voix et un regard extrêmement sensible et perspicace que le quotidien de cette prison et de ses occupantes s'impose à nous. Et la langue employée y est si savoureuse et drôle !

Grâce à la générosité et la curiosité qui lui sont si propres,  Goliarda Sapienza va tirer une leçon de vie de ce lieu et de cette brève expérience d'emprisonnement. Contre toute attente, elle va apprendre à y être heureuse et à y trouver pleinement sa place. Comme dans Moi, Jean Gabin j'y ai retrouvé son enthousiasme et sa faculté à s'émerveiller des petits riens et à les rendre extra-ordinaires. Je suis ressortie de ce livre le coeur et l'esprit plus légers. Retrouver l'univers de Sapienza est une joie incommensurable. L'Université de Rebibbia c'est bien plus que la description de son bref séjour en prison, c'est un roman magique peuplé de personnages attachants : des femmes délaissées par la société mais qui grâce à leur parcours, leur tempérament, leur éducation, leurs ambitions respectifs ont réussi à recréer une société essentiellement fondée sur le partage et l'entre-aide. Voici un roman porté par la grâce, l'humanisme et le talent exceptionnel de son auteur. A lire de toute urgence !



L'auteur :
Née à Catane en 1924 dans une famille anarcho-socialiste, Goliarda a grandi dans une incroyable effervescence intellectuelle et politique. 
Tenue à l'écart des écoles, elle reçoit durant toute son enfance une éducation originale et riche. Dès son plus jeune âge elle accède aux grands textes littéraires, politiques et philosophiques; ses parents s'efforçant de stimuler quotidiennement sa créativité, sa curiosité et son esprit critique. Durant la guerre, alors qu'elle est âgée de 16 ans, elle débute à l'Académie d'art dramatique de Rome grâce à sa bourse d'étude.
Pour elle commence alors une vie tumultueuse. Malgré des débuts prometteurs au théâtre, elle décide de tout abandonner pour se consacrer à l'écriture. S'ensuivent des années de doutes, de recherches et d'amours déçus. Son oeuvre complexe et atypique laisse les éditeurs perplexes et c'est dans l'anonymat que Goliarda meurt en 1996. Elle ne trouve la reconnaissance publique et critique qu'en 2005 lors de la parution en France de l'Art de la joie (éds Viviane Hamy). Son  livre va finalement être publié en Italie ainsi que l'ensemble de son oeuvre. Les éditions Attila/Le tripode dirigent désormais la publication française de ses oeuvres complètes. Est déjà paru Moi, Jean Gabin en 2012.

jeudi 19 septembre 2013

La Lettre à Helga

le bruit des livres

Bergsveinn Birgisson, La lettre à Helga, éds Zulma

Ma chronique :
Alors qu'il s'apprête à quitter sa maison de retraite, Bjarni -qui fut jadis un important éleveur de brebis et le contrôleur des réserves de fourrage de son canton- compose une longue lettre enflammée à celle qu'il a aimée et qui fut brièvement sa maîtresse Helga. Mais nous saisissons immédiatement que cette lettre il l'adresse également à lui-même. Rien n'échappe au regard rétrospectif de cet homme qui a préféré dépérir auprès de sa femme malade et stérile -depuis une opération qui a mal tournée- et sur ses terres plutôt que de vivre son amour ailleurs en ville auprès d'Helga et de leur enfant. Coincé entre deux vies et deux femmes, il a choisi le statu quo, non sans regret. Le constat qu'il fait est sans concession ni pudeur. Il y raconte une vie faite de souffrances, de renoncements et de frustrations.
Aux longues phrases enchanteresses -grâce auxquelles le narrateur nous fait part de ses sentiments et de son quotidien- succèdent des propos fleuris sur sa passion pour sa plantureuse voisine et sur ses fantasmes. Nous avons alors droit à des descriptions crus du corps tentateur de cette dernière ou encore de leurs ébats amoureux. Quelque soit le registre employé ou le thème abordé tout est d'une incroyable justesse. Nous assistons alors impuissants mais compatissants au calvaire que vit quotidiennement Bjarni, qui arrive même ingénieusement à nous faire accepter et partager la décision qui va bouleverser sa vie..

La Lettre à Helga c'est tout à la fois une confidence poétique, sensuelle et sans fausse pudeur, un chant d'amour ardent et une ode à l'Islande, ses paysages, son climat, ses us-et-coutumes et son monde rural. Voici un beau livre -qualificatif valable autant pour le contenant que pour le contenu- qui fédère et charme déjà une importante communauté de lecteurs. J'ai apprécié la manière dont le narrateur ravive -en une petite centaine de pages- son univers intime et professionnel, son tempérament à la fois hédoniste et rigoureux, la richesse de son registre lexical (il est capable de passer de la poésie la plus subtile à une langage étonnamment cru) et la nature de son propos qui, sous couvert de confession, propose une réflexion sur les liens que les islandais tissent avec leur terre, leur culture et leurs ancêtres. Seul (petit) bémol : c'est que ne j'ai pu le lire sans penser à Ethan Frome d'Edith Wharton (voir ma rubrique "Et plus si affinités"). Bien que ce soit loin d'être un défaut cela a été perturbant et m'a parfois empêché de pleinement me réjouir de l'histoire et des qualités littéraires de ce roman. Mais cela ne tient qu'à moi et je suis sûre que ce roman rencontrera un succès mérité en France comme cela a été le cas en Allemagne et dans les pays scandinaves.



L'auteur :
Bergsveinn Birgisson est titulaire d'une thèse de doctorat en littérature médiévale scandinave. Son roman -énorme succès en Scandinavie et en Allemagne- est inspiré des histoires que lui racontait son grand-père lui-même fermier dans le nord-ouest de l'Islande.

Et plus si affinités :
Lire Ethan Frome d'Edith Wharton (éds L'imaginaire Gallimard), roman dont l'intrigue principale est une histoire d'amour contrariée entre Frome et la radieuse cousine de son horrible femme. En une centaine de pages le narrateur retranscrit brillamment l'intensité des sentiments d'Ethan Frome, ce qui permet au lecteur de partager au plus près les tourments de cet homme.

mardi 17 septembre 2013

180 jours

pour le bruit des livres
Isabelle Sorente, 180 jours, éds JC Lattès

Ma chronique :
Après un dîner fort agité -en compagnie de sa femme Elsa, de son maître à penser Dionys Marco et de la fille de ce dernier Tico, Martin Enders, professeur de philosophie, se retrouve à la tête d'un futur séminaire sur l'Animal avec au préalable une enquête de terrain sur l'automatisation des activités humaines et la mécanisation des rapports entre les hommes et les bêtes. Cette enquête, il l'effectue à l'Ombre dans la porcherie dirigée par Jean Legai et sous la tutelle de son chef d'élevage et homme de confiance Camélia. Dès lors, tout comme Martin, le lecteur plonge dans un monde hautement mécanisé où seules la rentabilité et la rationalité priment, où chaque geste doit être précis et les procédures connues et maîtrisées sur le bout des doigts. L'accumulation de données est étourdissante, ainsi dans la bâtiment A (Conception) il y a 20 bandes de 45 truies ("unités") soit 9000 bêtes qui donnent naissances à 20 000 porc viables/an et produisent 25 000 tonnes de viande. De l'insémination des truies (bâtiment A "Conception") aux préparatifs de l'abattage (bâtiment G "Embarquement" ) en passants par le gavage des porcs (bâtiment E "Engraissement" ) tout est entièrement fabriqué dans les locaux (soit 7 bâtiments au milieu de nulle part) de la conception au "produit fini", chacun des locaux correspondant à une étape précise de la chaîne.
Mais au-delà de ces chiffres, il y des descriptions effrayantes sur la répartition des bêtes, leur acheminement d'un bâtiment à l'autre, l'odeur qui incruste la moindre parcelle de peau, les cheveux, le tissus des vêtements et qui se propage continuellement malgré les douches. Cette immersion totale et parfois dérangeante dans la porcherie ("quarante-cinq vulves montées sur des cuisses dodues, le galbe des jambons avait quelque chose d'obscène, on aurait dit deux rangées de femmes offrant leur cul (et) qui se reproduisaient sans jamais baiser.") nous interroge sur les places respectives de l'être humain et de l'animal dans un monde de plus en plus technicisé, interrogation qui est au coeur même du travail de Martin et interrogation dont Camélia -en quête d'une société plus responsable et compatissante- espère une réponse, histoire de donner un sens à sa vie, à son quotidien fait de souffrances et de doutes. Car dans cette usine tout est lié à la mort. Celle à court terme des " crevards " (porcs trop faibles qu'il faut achever), celle à moyen terme des porcs charcutiers et celle à plus long terme des femelles et mâles fécondeurs.
La grande qualité de ce récit est certes de se soucier du sort des animaux sans nous donner des leçons de morale mais c'est aussi de nous amener à nous soucier de celui des employés toujours sur la brèche, tenu à l'écart et au silence et qui pour s'en sortir n'ont comme alternative soit de s'endurcir soit de trouver un sens à tout cela. Ainsi, si Camélia accepte (et facilite) si aisément la présence de Martin c'est qu'il espère que ce dernier trouvera une réponse à ses questions et fera taire alors l'angoisse qui le ronge et le diminue quotidiennement.
Parallèlement à l'intrigue à teneur philosophique se développe une histoire d'amitié entre Martin, ancien adolescent mal aimé et le subjuguant Camélia dont la santé se détériore. Les deux  se retrouvent dans le même mal-être. Leur amitié va alors se sceller grâce à leurs souffrances partagées mais aussi leur foi en un avenir meilleur.

Je remercie le blog "Délivrer de livres" et les éditions JC Lattès pour ce partenariat qui m'a permis de lire un roman qui m'aurait sans doute échappé. J'ai aimé ce texte car il échappe à toute tentative de culpabilisation facile. Isabelle Sorente évite le piège du manichéisme tout en ne nous épargnant en rien, elle a su aussi bien rendre la violence des hommes que celle des animaux. 180 jours est -à mon avis- d'avantage un récit sur notre déshumanisation progressive et une interrogation sur notre mode de vie qu'un plaidoyer sur le droit des animaux. D'ailleurs les pages que je préfère restent celles qui se focalisent sur Camélia, sur ses interrogations et ses souffrances que j'ai partagé. Voulons-nous réellement vivre dans une société où tout va toujours plus vite, où prendre son temps est perçu comme un handicap, où les critères de réussites sont la rentabilité et le profit à tout prix, où il ne fait pas bon d'avoir des états d'âme ? Telles sont en partie les questions que soulève ce récit. A découvrir !


L'auteur :
Après des études scientifiques (Polytechnique, Ecole Nationale de l'Aviation), Isabelle Sorente se lance dans l'écriture. A son actif, quelques essais et romans parus chez JC Lattès : Le coeur de l'ogre ou Addiction générale consacré à notre dépendance aux chiffres. Isabelle Sorente a fondé la revue Ravages et anime les soirées des lectures "Il faut qu'on parle !" avec l'écrivain Wendy Delorme.

lundi 16 septembre 2013

C'est lundi, que lisez-vous ? (15)


C'est lundi, que lisez-vous ?

Ce rendez-vous hebdomadaire a été inspiré par les It's Monday, what are yoou reading ? by One Person's Journey Through a Wolrld of Books et repris par Mallou puis Galleane. J'espère grâce à votre contribution pouvoir faire de cette page un rendez-vous convivial.

Comme chaque lundi je répondrai aux trois questions suivantes :
  1. Qu'ai-je lu la semaine précédente ?
  2. Que suis-je en train de lire ?
  3. Que vais-je lire ensuite ?
Durant la semaine passée, j'ai non seulement terminé L'accomplissement de l'amour d'Eva Almassy (éds de L'Olivier), lu 180 jours d'Isabelle Sorente (éds Lattès) et Sauf les fleurs de Nicolas Clément (éds Buchet-Chastel) et commencé L'invention de nos vies de Karine Tuil (éds Grasset). Tous feront l'objet d'une chronique à venir.
Pour cette semaine j'ai prévu de terminer le Karine Tuil et de poursuivre avec La compagnie K de William March (éds Gallmeister). 
Enfin, j'espère lire la semaine prochaine soit Atlas des amours fugaces de Thierry Laget (éds de l'arbre vengeur) soit Concerto pour la main morte d'Olivier Bleys (éds Albin Michel).

Et vous ?



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samedi 14 septembre 2013

Guide du loser amoureux

pour le bruit des livres
Junot Diaz, Guide du loser amoureux, éds Plon

Ma chronique :
Incontestablement Junot Diaz a du style, son style chaloupé et percutant, fait d'argot et d'hispanisme. Un style qui lui permet en peu de mots de caractériser ses personnages et de donner de la vitalité à l'intrigue.
Guide du loser amoureux est un recueil de nouvelles d'où émerge l'archétype du jeune dominicain souvent issu des milieux interlopes, fan de BD, tchatcheur, amoureux du même type de femmes (hypersexuée, aux formes affirmées et aux lèvres pulpeuses) et dont le narrateur commente les cinglants déboires amoureux. Les (més)aventures de cet antihéros nous sont alors racontées avec une verve, une causticité et un humour étonnants même si derrière chaque récit affleure des thèmes aussi sérieux que la pauvreté, la maladie ou encore la place de la communauté dominicaine aux Etats-Unis.
Pourtant au-delà de toutes ces précieuses qualités Guide du loser amoureux est à mon avis un bon roman mais pas un grand roman. Je regrette surtout le manque de variété dans le choix et le traitement de ces chroniques dans lesquelles j'ai retrouvé les mêmes types de situations vécues par les mêmes types de personnages. J'ai eu plaisir à lire deux-trois nouvelles à la suite mais j'ai eu du mal à les enchaîner. Au cours de ma lecture je n'ai pas retrouvé l'effet de surprise du début.

En résumé, il y a dans ce recueil un style singulier, un personnage bien caractérisé mais un auteur qui ne se renouvelle pas suffisamment d'une nouvelle à l'autre. Dommage !



L'auteur :
Auteur américain né à Saint-Domingue, Junot Diaz vit au Etats-Unis depuis qu'il a l'âge de six ans. Son oeuvre romanesque témoigne de cette double culture. Il s'est fait mondialement connaître par son roman La brève et miraculeuse vie d'Oscar Wao (éds Plon, 2008). Auparavant avait déjà été traduit son recueil de nouvelles Comment sortir une latino, une black, une blonde ou une métisse. (éds Plon 1998).

jeudi 12 septembre 2013

Le bruit des livres et les golden-blog-awards français


Vous blog participe pour la première fois aux golden-blog-awards. Afin d'avoir une chance de terminer dans les 10 premiers de sa catégories et de figurer au second tour, j'ai besoin de vos votes et de votre soutien. Si le coeur vous en dit, votez en cliquant sur le lien suivant, et si possible commentez votre vote et partagez cette page.
NB : le règlement autorise à voter une fois par jour et par personne pour un blog au choix parmi sa catégorie. Alors n'hésitez-pas !
Merci !
lili M


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mercredi 11 septembre 2013

l'invité(e) du bruit délivre (2)

L'invité(e) du Bruit délivre...

Voici le deuxième numéro de ce rendez-vous que je me délecte de publier et dont le principe est de donner la parole à des libraires, auteurs ou éditeurs en les laissant librement choisir le sujet et le ton de leur page. 
Je souhaite avec ce nouveau rendez-vous non seulement vous surprendre mais surtout aiguiser votre curiosité naturelle, ainsi que la mienne.

Mon invitée :
Mon invitée se prénomme Sandrine, elle est libraire depuis 2001 et comme mon précédent convive elle est généreuse, curieuse et passionnée. Son livre de chevet est Neige de Maxence Fermine et ses domaines de prédilection -hormis la littérature- sont la poésie, le slam (qu'elle pratique depuis quelques années), les arts graphiques et plus précisément le street art. Elle publie régulièrement des articles pour topikalljam, une revue qui met en avant les cultures créoles "au sens Glissant du terme" et c'est ici pour lire sa dernière chronique et pour accéder à la page d'accueil de la revue..
Sandrine a activement participé à la commission Fnac dont sont issus la sélection rentrée littéraire et le prix Fnac 2013 (premier prix de la saison décerné à Julie Bonnie pour son roman Chambre 2 aux éds Belfond). C'est pour toutes ces raisons que je suis heureuse de l'accueillir aujourd'hui afin qu'elle nous fasse partager SON coup de cœur de cette rentrée.

Son coup de coeur :

Une Sainte d'Emilie de Turckheim (éds Héloïse d'Ormesson)


On croit bien aux fantômes pourquoi pas aux anges...


éds Héloïse d'OrmessonUn de mes gros coups de coeur de cette rentrée littéraire et certainement le plus barré et le plus loufoque qu'il m'ait été donné de lire.
Pour toutes celles et ceux qui auraient lu Lily la tigresse d'Alona Kimhy (Folio 2007), allez foncez vous vous régalerez! Pour tout les autres suivez moi!
L'héroïne de ce roman décide un jour étant enfant qu'elle sera béatifiée,  en clair elle veut devenir une sainte. Pourquoi pas...
Elle met donc tout en oeuvre pour y parvenir. Non contente d'aider son entourage,  elle est en plus visiteuse de prison.
Il est bon de noter à ce niveau qu'Émilie de TURCKHEIM est elle même visiteuse de prison. C'est pour cette raison que l'ambiance y est tout à fait bien retranscrite. Des formalités administratives qui n'en finissent jamais, aux odeurs âcres qui vous égratignent les narines, en passant par les bruits , je pense notamment à sa faculté de retranscrire les bruits de tôle qu'on frotte, ceux de papiers froissés, des bruits qui raisonnent, mais aussi à un silence parfois inquiétant...on s'y croirait.
En tout cas l'héroïne vit cette activité comme un sacerdoce. Et Dimitri qui est incarcéré est ravi de ses visites.
Parallèlement elle n'est jamais avare de conseils pour sa meilleure amie, Marie qui voulait devenir comédienne et qui se retrouve actrice porno , mais c'est déjà un peu actrice, non ?!
Elle s'occupe également de son vieux voisin quasi grabataire et de son chat qu'elle prend en pension, mais sait-elle réellement s'occuper d'un animal domestique?
Elle visite sa mère qui loge en maison de repos. Ici on assiste à des dialogues mère-fille complètement surréalistes!
Les voisines, anciennes championnes de bowling, ne sont pas en reste non plus....
Mais c'est avec la sortie de prison de Dimitri que tout va basculer...si vous saviez !
Je me suis régalée, que dis je, délectée, car Émilie de TURCKHEIM a elle aussi pris énormément de plaisir à l'écrire,  on le sent dans la précision de l'écriture, dans le style. Il se passe des choses étranges que je ne peux pas vous révéler,  dérangeantes et j'ai aimé être bousculée,  loufoques  et ça fait du bien de lire de l'extra- ordinaire ! Accrochez vos ceintures ça va saigner !

Sandrinella


Quelques mots sur l'auteur :
Emilie de Turckheim est une jeune romancière française (née en 1980) diplômée de Sciences-po où elle a étudié le droit puis la sociologie.
Dès 2002, elle décide d'enseigner l'anglais et le français dans les prisons avant de devenir en 2004 visiteuse au centre pénitentiaire de Fresnes.
En 2005, elle publie son premier roman, Les Amants terrestres (éds Le Cherche midi) et reçoit le prix littéraire de la Vocation 2009 pour Chute libre (éds du Rocher) et le prix Bel Ami 2012 pour Héloïse est chauve (éds Héloïse d'Ormesson)Le Joli mois de Mai (paru chez le même éditeur) est traduit en allemand chez Klaus Wagenbach. En 2012, Emilie de Turckheim s'inspire de son expérience de visiteuse de prisons pour écrire Les pendus (éds Héloïse d'Ormesson) et celle de modèle vivant  pour composer La Femme à modeler, paru en 2012 aux éditions Naïve dont elle est directrice de collection.
Si vous voulez en savoir davantage, n'hésitez pas à voir ici le beau portrait qu'en a fait Caroline de Bodinat pour Libération.


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lundi 9 septembre 2013

C'est lundi, que lisez-vous ? (14)

C'est lundi, que lisez-vous ?

Ce rendez-vous hebdomadaire a été inspiré par les It's Monday, what are yoou reading ? by One Person's Journey Through a Wolrld of Books et repris par Mallou puis Galleane. J'espère grâce à votre contribution pouvoir faire de cette page un rendez-vous convivial.

Comme chaque lundi je répondrai aux trois questions suivantes :
  1. Qu'ai-je lu la semaine précédente ?
  2. Que suis-je en train de lire ?
  3. Que vais-je lire ensuite ?

Peu de lectures la semaine passée (un peu de travail et beaucoup de repos). J'ai commencé Le parfum de Jitterburg  de Tom Robbins (éds Gallmeister) et l'Accomplissement de l'amour d'Eva Almassy (éds de l'Olivier), lectures que je vais poursuivre cette semaine puis j'enchaînerai avec L'invention de nos vies de Karine Tuil (éds Grasset). A moins que je ne change encore une fois d'avis au dernier moment ;-)
Et vous ?

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vendredi 6 septembre 2013

Dans la gueule du loup

Olivier Bellamy, Dans la gueule du loup, éds Buchet-Chastel

Ma chronique :
Paris 1936, alors qu'il compose son chef d'oeuvre Pierre et le loup S. Prokofiev prépare son retour en Urss après un exil parisien en compagnie de sa femme Lina -ancienne chanteuse lyrique au caractère bien trempé- et de ses deux enfants. Il vient de réceptionner une lettre officielle l'invitant à revenir dans son pays natal. Il y voit alors un échange de bon procédé : lui est rétabli dans son apparat de maître et l'Urss peut s'enorgueillir de comprendre et d'aider les artistes : "Ils ont besoin de moi, de ma réputation, de mon prestige pour faire croire au monde que l'Urss est la panacée de l'humanité, que le communisme crée des génies plus sûrement que le capitalisme". En plus de se gargariser de cette invitation, Prokofiev vise l'incompréhension dont font preuve les français vis-à-vis de ses oeuvres.
Quelques années plus tard en Union Soviétique, Prokofiev est retenu prisonnier et est muselé par les différents commissaires en charge des créations musicales. On lui ordonne de rendre sa musique plus accessible au peuple et de ce fait il se fait quotidiennement sermonner tandis que sa femme est retenue prisonnière dans un camp sibérien afin que le mentor puisse divorcer et se remarier sans qu'elle ait son mot à dire. Malgré son statut, comme n'importe quel musicien et compositeur, il doit avoir l'aval du parti à chaque étape de la création. Lui l'immense compositeur est traité comme un auteur lambda. "Les artistes à Moscou ont peur (...) Maïakovski s'est suicidé, d'autres sont emprisonnés ou déportés, les compositeurs sont sommés d'écrire une musique qui plaise au peuple. Vous perdez votre liberté de créateur." Au fil des pages, on découvre un artiste intransigeant, au franc parlé cinglant et à l'orgueil démesuré mais on apprend aussi ce qu'aurait pu être (nous sommes dans une fiction et non dans une biographie même romancée) la vie russe du grand compositeur qui ironie du sort va mourir dans la plus grande indifférence le même jour que Staline. Le roman est à l'image de son personnage principal : drôle et cruel.

Dans la gueule du loup est une fable politique grinçante sur les purges staliniennes (à travers le déclin d'un seul homme c'est tout un pan de l'histoire soviétique qui est ici fustigé) tout autant qu'un pamphlet contre la censure et une allégorie sur la fin de vie de Prokofiev, qui en quête de reconnaissance, s'est lui-même livré au loup. Dans ce roman, le narrateur imagine non sans humour le chemin de croix que fut la vie personnelle et artistique de Prokofiev depuis son retour au pays; le récit se consacrant alors qu'aux épisodes illustrant la désillusion vécue par Prokofiev et sa relative résignation face aux décisions politiques qui le brident. L'ensemble constitue un livre qui se laisse très agréablement lire et qui donne envie de replonger dans son vieil album de Pierre et le loup afin de l'écouter en boucle. Une bonne surprise de cette rentrée littéraire.



L'auteur :
Né en 1961, Olivier Bellamy est journaliste et animateur sur Radio Classique d'une émission appelé "passion classique" au cours de laquelle des personnalités témoignent de leur amour pour la musique classique. A côté de cela, il est le directeur artistique du festival de musique classique de Ramatuelle et auteurs d'essais sur la musique. Dans la gueule du loup est sa première fiction.

Et plus si affinités :
Retourner en enfance et écouter Pierre et le loup dans sa version Walt Disney bien évidemment !


 (vidéo mise en ligne par La Nina Cactus):

lundi 2 septembre 2013

Ailleurs

pour le bruit des livres
Richard Russo, Ailleurs, éds La Table Ronde

Mon coup de coeur :
A la disparition de sa mère Jean, Richard (Rick) Russo ressent la nécessité de consacrer un livre à cette femme omniprésente dans sa vie et de décrypter la singulière relation qui les unissait. A la manière d'un Romain Gary dans La promesse de l'aube, il fait de ce récit un éloge tout autant qu'une biographie sans concession mais remplie d'amour. Jean est une femme remarquable au sens premier du terme. Elle élève seule son fils et a décidé de rompre avec les habitudes familiales pour obtenir un poste de secrétaire administrative dans une grande entreprise américaine aux nombreuses succursales. Au fils des pages, cette mère qui semblait forte, persévérante et intelligente  va s'avérer fragile, marginale, tyrannique et manipulatrice. Mais ce n'est que peu après son décès que sa véritable nature se révèle aux yeux de son fils. Pourquoi cette femme a-t-elle été omniprésente dans la vie de celui-ci même lorsqu'il fut en âge d'être entièrement indépendant ? Pourquoi a-t-elle toujours exigé de le suivre partout où il s'installait même si pour cela il fallait traverser tout les Etats Unis ? Qu'est-ce qui justifie en fin de compte le comportement irrationnel et excessif de cette mère ?
C'est en suivant les étapes essentielles dans la vie de Rick -son enfance dans une ville relativement pauvre du nord de New-York -Gloversville-, ses études à l'université, l'obtention de sa première chaire, son mariage et ses premières années de vie maritale, sa consécration en tant qu'écrivain...- que l'on comprend la nature profonde de leur relation en partie fondée sur une promesse d'être toujours là l'un pour l'autre. Mais c'est aussi grâce à ces moments qui ont jalonnés leur vie que Russo dévoile une facette inattendue de la personnalité de sa mère. Son désir perpétuel de vouloir des choses inconciliables -quitte à rendre fou son fils- trouve sa cause dans une maladie bien connue aujourd'hui mais qui alors n'étaient pas reconnue comme telles : les troubles obsessionnels compulsifs. Pendant toute leur vie, le comportement de cette femme passait au pire pour de la dépression ou au mieux pour de l'extravagance. Si elle semblait parfois agir comme une femme de caractère et sûre d'elle, l'excès de responsabilités (élever seul un enfant, avoir un travail noble, payer ses propres factures...), l'accumulation de déceptions et la peur de mal faire provoquaient ce que l'on avait coutume d'appeler "une maladie des nerfs" provoquant des excès irrationnel de colère et une hystérie qui la poussait alors à poser une série de questions sans pour autant attendre de réponses : "Je n'en peux plus (...) personne ne comprend ça ?", "Est-ce que je ne mérite pas d'avoir une vie ?", "Personne n'est capable de comprendre qu'il faut que ça change". Comportement qui l'a progressivement isolée des autres. Or il n'arrivait jamais rien. Sa vie n'a été qu'une suite de décisions hâtives, de pleurs, de promesses impossibles à tenir, de caprices...
Ce récit c'est aussi l'incroyable périple effectué par l'inamovible duo composé de Richard Russo et de sa mère. Un parcours qui les entraîne de New York à Phoenix en passant par bien d'autres bourgades américaines. Tout cela parce qu'elle réclamait d'être ailleurs plutôt qu'ici et ce n'est que tardivement que son fils compris qu' "ici, cela voulait dire l'endroit à l'intérieur de sa tête où les choses tournoyaient en une boucle sans fin. Là-bas, c'était l'endroit qu'elle essayait d'atteindre en permanence, où elle serait heureuse".
Ailleurs s'impose à nous à la fois par la présence (et même l'omniprésence) de Jean, cette femme insaisissable, toujours sur la brèche, à la fois forte et vulnérable mais aussi par la voix de son fils -toujours présent à ses côtés- qui réussit à communiquer son infini attachement envers elle, la variété et la complexité des sentiments qui le meuvent. Vous l'aurez deviné, j'ai grandement aimé la manière qu'a eu Richard Russo de rendre palpable d'une part la détresse de sa mère et de l'autre sa dévotion à lui tout autant que ses limites morales et matérielles devant l'attitude de cette femme émotionnellement instable. L'auteur porte un regard plein de tendresse et de pudeur pour cette mère qu'il a aimé sans limite mais qu'il n'a finalement compris que trop tard.

Dans un premier temps, j'ai pensé que ce livre faisait simultanément le tableau d'un amour exclusif et excluant entre une mère et son fils unique tout autant que le portrait de cette mère célibataire farouchement attachée à son indépendance (bien que celle-ci soit précaire et dépende du bon vouloir et surtout de l'indulgence de ses proches). En fait, c'est bien plus que cela. Ailleurs c'est tout à la fois le récit d'une révélation, une demande de pardon et le tableau de la société américaine de 1930 à nos jours et le portrait de ces américains nés ou ayant grandi pendant le Dépression.. Ce roman sensible et juste est judicieusement rythmé par les moments de joie, de tendresse mais aussi de honte et de détresse, sans indécence ni pesanteur. Enfin, Ailleurs est aussi un vibrant hommage d'un fils devenu écrivain grâce à la présence et à la volonté d'une seule femme - "Grâce à ma mère j'ai appris que lire n'était pas un devoir mais une récompense".

J'ai aimé lire ce roman sensible et intelligent et qui m'a donné envie de connaître davantage l'oeuvre romanesque de Richard Russo.


L'auteur :
Ecrivain américain né en 1949, Richard Russo est docteur es philosophie et à obtenu par la suite un Master of Fine Art. Avant de se consacrer à son métier d'écrivain et de scénariste, il occupait la fonction de professeur de littérature (métier qu'il évoque dans ce roman). 
Russo a obtenu le Prix Pulitzer pour Le déclin de l"empire Wainting, on lui doit également Le pont des soupirs et Les sortilèges de Cap Cod tous publiés par les éditions de La Table Ronde.

Et plus si affinité :
Lire le billet d'une blogueuse grande admiratrice de Richard Russo sur son blog cunéipage.