lundi 30 décembre 2013

C'est lundi, que lisez-vous ? (26)


C'est lundi, que lisez-vous ?

Ce rendez-vous hebdomadaire a été inspiré par les It's Monday, what are yoou reading ? by One Person's Journey Through a Wolrld of Books et repris par Mallou puis Galleane. J'espère grâce à votre contribution pouvoir faire de cette page un rendez-vous convivial.

Comme chaque lundi je répondrai aux trois questions suivantes :
✒ Qu'ai-je lu la semaine précédente ?
✒ Que suis-je en train de lire ?
✒ Que vais-je lire ensuite ?

Bonjour !
Durant ce mois de décembre j'ai été une lectrice bien moins assidue qu'à l'accoutumée, j'ai toutefois terminé Pietra Viva de Léonor de Récondo (éds Sabine Wespieser). Je lis actuellement Je suis sa fille de Benoît Minville (éds Sarbacane). Je pense poursuivre ce programme par les lectures directement liées à mon challenge "famille" (cf page "challenges").
Bonnes lectures à tous et surtout bonnes fêtes de fin d'année !

lundi 16 décembre 2013

C''est lundi, que lisez-vous ? (25)


C'est lundi, que lisez-vous ?

Ce rendez-vous hebdomadaire a été inspiré par les It's Monday, what are yoou reading ? by One Person's Journey Through a Wolrld of Books et repris par Mallou puis Galleane. J'espère grâce à votre contribution pouvoir faire de cette page un rendez-vous convivial.

Comme chaque lundi je répondrai aux trois questions suivantes :
✒ Qu'ai-je lu la semaine précédente ?
✒ Que suis-je en train de lire ?
✒ Que vais-je lire ensuite ?

Beaucoup de travail et peu de lectures ces derniers temps. J'ai toutefois terminé le roman jeunesse La pâtisserie Bliss de Katheryn Littlewood (eds PKJ) et le sublime album Bartleby, le scribe de Herman Melville (éds Sarbacane). Je commence cette semaine la lecture de Pietra Viva de Léonor de Récondo (éds Sabine Wespieser) et je poursuivrai avec celle du roman ado Je suis sa fille de Benoît Minville (éds Sarbacane).
Bonnes lectures à tous !

lundi 2 décembre 2013

C'est lundi, que lisez-vous ? (24)


C'est lundi, que lisez-vous ?

Ce rendez-vous hebdomadaire a été inspiré par les It's Monday, what are yoou reading ? by One Person's Journey Through a Wolrld of Books et repris par Mallou puis Galleane. J'espère grâce à votre contribution pouvoir faire de cette page un rendez-vous convivial.

Comme chaque lundi je répondrai aux trois questions suivantes :
✒ Qu'ai-je lu la semaine précédente ?
✒ Que suis-je en train de lire ?
✒ Que vais-je lire ensuite ?

Bonjour, après 2 semaines de silence pour cause de travaux domestiques accaparants, je trouve enfin le temps pour reprendre cette chronique. Durant les semaines précédentes, il y a eu peu de lectures mais j'ai terminé L'extravagant voyage du jeune et prodigieux de T.S. Spivet de Reif Larsson (éds LDP) -dont j'ai publié une chronique il y a 15 jours- et le sympathique Le tennis est un sport romantique d'Arnaud Friedmana (éds JC Lattès).
Durant la semaine qui arrive, je compte enfin lire Pietra Viva de Léonor De Recondo (éds Sabine Wespieser).
Mais je n'ai encore aucune idée précise de ce que je vais lire après 
Bonne semaine à tous et j'attends de connaître vos lecture avec curiosité !

vendredi 29 novembre 2013

Petites scènes capitales

Sylvie Germain, Petites scènes capitales, éds Albin Michel

Mon coup de coeur :
Les petites scènes capitales en question ce sont les moments décisifs -souvent tragiques, parfois heureux - qui jalonnent l'existence de Lili/Liliane/Barbara qui fut successivement une petite fille tourmentée, puis une jeune femme perdue avant de devenir une femme apaisée.
Lili c'est d'abord une petite fille sans mère, élevée par un père distant (dont les actes et les paroles sont motivés par un soucis démesuré d'équité), aimée par une grand-mère trop vite disparue et qui a grandi dans une famille recomposée à ses dépens. Nous la suivons dans ce dédale qu'est sa vie, constamment en quête d'amour, d'identité et de reconnaissance mais qui se heurte perpétuellement à l'égoïsme ou à l'indifférence de ceux qui l'entourent et au tragique voire à la fatalité qui pourrissent régulièrement son devenir et ses espérances. C'est alors avec beaucoup de difficultés et de souffrances que notre jeune "héroïne" tente de se frayer un chemin dans la vie et de mener la sienne à bon escient parmi cette famille d'adoption trop accaparante avec un demi-frère instable, trois demi-soeurs encombrantes dont des jumelles qui lui volent d'emblée son anniversaire, une belle-mère froide et inaccessible et surtout la mort qui rôde à chaque instant et qui rythme trop souvent son quotidien. Ainsi régulièrement aux prises avec les mystères qui constituent son existence et celle de ses proches, Lili -petite fille intranquille et fragile- devient in-extremis une femme en paix avec elle même et les autres.
Au fil des pages, Petites scènes capitales cesse pourtant de n'être que le roman d'une vie ou la traversée d'un demi siècle pour devenir le récit du temps qui file et échappe aux personnages. Cette notion du temps est essentielle pour comprendre et apprécier ce livre et la vie de Lili car tout deux s'articulent autour de la problématique d'un avant et d'un après: il y a un avant/après sa naissance, un avant/après la mort de Christine (une des deux jumelles)/ de la grand-mère/de la belle-mère..., un avant/après mai 68...
Tout cela contribue à faire de ce roman un grand récit aux multiples entrées et niveaux de lecture.
D'autant plus que Sylvie Germain est un de ces auteurs si précieux qui savent conjuguer l'amour des mots avec celui de l'intrigue bien faite, de la douceur et de la force, de la beauté et de la disgrâce (celles des sentiments, des comportements ou des événements). Elle porte un regard poétique mais juste sur ses personnages auxquels je me suis attachée malgré -ou grâce- à leurs défauts. Dans ce récit, il n'y a ni nostalgie ni colère ni règlement de comptes; seulement des êtres qui tentent de s'en sortir comme ils le peuvent et si possible sans se mentir à eux-même.
Comme dans les précédents romans que j'ai lu d'elle, il y a ici aussi une somptueuse musicalité qui envoûte et m'a rendu accro de pages en pages. Il y a un grand et beau travail de composition et d'écriture et une élégance tant dans l'énoncé que dans l'énonciation ! Le grand talent de l'auteur c'est alors de rendre ce travail stylistique incroyablement fin et "digeste".

Vous l'aurez compris, Petites scènes capitales est un récit qui se déploie autour et grâce à un personnage mais qui en englobe beaucoup d'autres afin de nous entraîner nous lecteurs  à travers 50 ans d'histoire individuelle et collective. Ce que je retiens aussi de cette lecture c'est que tout un chacun peut avoir un destin dans la mesure où toute vie peut être jalonnée par un ou plusieurs événements extra-ordinaires, un fait inattendu qui surgit et brise le fil d'une vie jusque là bien tracée et qui nous forge malgré nous. 

Enfin je tiens à réaffirmer mon admiration pour cet auteur et pour ce récit. Je n'ai pas hésité une seconde avant de choisir ce roman parmi la liste des livres proposés par Priceminister pour ce concours auquel je participe pour la première fois. Je ne regrette nullement mon choix !

J'ai éprouvé un grand bonheur à cheminer à travers ces petites scènes aux côtés de personnages si follement attachants. Je vous conseille plus que vivement cette lecture.

Ma note est de 19/20.


L'auteur :
Née en 1954 Sylvie Germain est un des auteurs français contemporains les plus lus et appréciés. Depuis une trentaine d'années, elle tisse une oeuvre singulière, poétique et cohérente qui est régulièrement couronnée de prix littéraires : Prix Femina en 1989 pour Jours de colèreGrand Prix Jean Giono en 1998 pour Tobie des Marais, Prix Goncourt des lycéens en 2005 pour Magnus, Prix Jean Monnet de littérature européenne en 2012 et Grand Prix SGDL de littérature 2012 pour l'ensemble de son oeuvre.

Et plus si affinités :
Voir ou revoir le très plaisant film de Rémi bezançon Le premier jour du reste de ta vie avec Zabou Bretman et Jacques Gamblin. Certes, j'avoue que même si le sujet est proche de celui traité dans Petites scènes capitales le traitement narratif est différent. Cela me permet d'ailleurs de souligner à quel point le style de  Sylvie Germain transcende le sujet de son récit.


 
vidéo youtube mise en ligne par yannkerbec 




mardi 19 novembre 2013

L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet

Reif Larsen, L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T. S. Spievet, éds Livre de poche (2013) et Plon (2010).


Mon coup de coeur :
Tecumseh Sansonnet Spivet est un garçon de 12 ans, débrouillard, curieux (dans toutes les acceptions du terme) et passionné par la cartographie. Ainsi occupe t-il ses journées à esquisser des schémas, des croquis et des cartes et à annoter tout ce qu'il voit même le plus insignifiant comme l'épluchage des épis de maïs par sa soeur aînée ! Selon lui rien de tel qu'un dessin pour connaître la réalité des choses et donner sens à ce qui nous entoure.
T.S. vit au sein d'une famille bien particulière. Son père se comporte comme en cowboy dans on far-west, sa mère est une éthologue obnubilée par des insectes les plus improbables et sa soeur est préoccupée par son apparence. Il y a quelques années, cette famille a perdu le fils cadet; mort dont notre héros se sent responsable et qui a traumatisé tous les membres de cette famille, chacun vivant les uns sur les autres sans pour autant prendre soin les uns des autres. Cependant, cette vie trop bien figée va être perturbée par un coup de fil inattendu et porteur d'une bonne nouvelle: notre jeune prodige vient de recevoir le prestigieux prix Baird et se voit ainsi convier à assister à la remise de ce prix. Bien décidé à découvrir le monde, le voilà donc quittant son Montana natal pour rejoindre Washington D.C. avec pour seule compagnie un télescope et un carnet familial où sont consignées les mémoires de son arrière-arrière-grand-mère et tout cela sans prévenir quiconque!
Ce périple devient progressivement pour le narrateur le prétexte pour dénoncer les travers d'une société intolérante, pour découvrir de flagrantes inégalités sociales entre quartiers et entre les individus, de pointer les contradictions et la fragilité des adultes et la férocité du pouvoir médiatique.
Si le thème de la fugue est somme toute classique, il n'en est pas moins vrai qu'il est fort habilement décliné dans ce récit qui vaut surtout pour tout ce qu'il met en marge (là aussi tous les sens du termes sont valables). Car la véritable et formidable trouvaille de ce roman c'est sa composition, son parti pris de créer un autre récit, de décentrer le principal en multipliant les annotations, les renvois, les invitations à la digression et à la dispersion. Tout cela dans le but d'aller au-delà du simple roman initiatique et de proposer un récit existentiel, une ode aux sciences et un constat peu reluisant de la société américaine ou de la place de la gent féminine dans cet univers scientifique et surtout d'offrir aux lecteurs un roman familial qui comme tous les bons romans familiaux tourne autour d'un secret de famille qu'il faut révéler et d'un malheur à dépasser !
Et bien que le récit s'essouffle légèrement à la fin, il s'agit néanmoins d'un roman malicieusement composé, fait d'humour, de souffle poétique et de maîtrise dans lequel son auteur dévoile un vrai sens de la description et de la formule. En bref, ce roman offre un fort beau moment de lecture et le voyage se fait également à l'intérieur de ses pages lorsque nos yeux balayent l'ensemble de leur contenu dans un sens parfois imposé par le récit mais souvent ressenti par le lecteur. Il serait dommage de sen passer. A découvrir car en plus d'être un bon roman, L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet est un très bel objet (il n'y a pas que le voyage de notre prodige qui soit extravagant, le contenant l'est tout également !).
Je remercie Le Livre de Poche pour cette belle découverte !

L'auteur :
Reif Larsen est un auteur américain ayant étudié à Brown University et qui enseigne actuellement à Columbia University, où il a passé sa maîtrise en Fiction.
Il est également cinéaste et a réalisé des documentaires sur les étudiants américains, britanniques et africains travaillant dans le domaine des arts.
L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet est son premier roman. Le livre vient d'être l'objet d'une adaptation par Jean-Pierre Jeunet.

lundi 11 novembre 2013

C'est lundi, que lisez-vous ? (23)


C'est lundi, que lisez-vous ?

Ce rendez-vous hebdomadaire a été inspiré par les It's Monday, what are yoou reading ? by One Person's Journey Through a Wolrld of Books et repris par Mallou puis Galleane. J'espère grâce à votre contribution pouvoir faire de cette page un rendez-vous convivial.

Comme chaque lundi je répondrai aux trois questions suivantes :
✒ Qu'ai-je lu la semaine précédente ?
✒ Que suis-je en train de lire ?
✒ Que vais-je lire ensuite ?

Bonjour, j'ai continué la semaine dernière le très impressionnant roman de Ken Kesey  Et j'ai quelquefois comme une grande idée (éds Monsieur Toussaint Louverture). Parallèlement à cette lecture, j'ai lu le très bon roman jeunesse Méto d'yves Grevet (éds Syros).
Cette semaine j'entame celle de L'extravagant voyage du jeune et prodigieux de T.S. Spivet de Reif Larsson (éds LDP).
Quant à la semaine prochaine, j'espère enfin lire Pietra Viva de Léonor De Recondo (éds Sabine Wespieser), lecture que j'ai dû reporter la semaine précédente. 
Bonne semaine à tous et j'attends de connaître vos lecture avec curiosité !

lundi 4 novembre 2013

C'est lundi, que lisez-vous ? (22)


C'est lundi, que lisez-vous ?

Ce rendez-vous hebdomadaire a été inspiré par les It's Monday, what are yoou reading ? by One Person's Journey Through a Wolrld of Books et repris par Mallou puis Galleane. J'espère grâce à votre contribution pouvoir faire de cette page un rendez-vous convivial.

Comme chaque lundi je répondrai aux trois questions suivantes :
✒ Qu'ai-je lu la semaine précédente ?
✒ Que suis-je en train de lire ?
✒ Que vais-je lire ensuite ?

Bonjour, j'ai terminé la semaine dernière le très beau roman de Sylvie Germain Petites scènes capitales (éds Albin Michel) et continué le toujours aussi passionnant Et j'ai quelquefois comme une grande idée de Ken Kesey (éds Monsieur Toussaint Louverture).
Cette semaine je continue la lecture de ce dernier et j'entame celle de L'extravagant voyage du jeune et prodigieux de T.S. Spivet de Reif Larsson (éds LDP).
Quant à la semaine prochaine, je lirai sûrement Pietra Viva de Léonor De Recondo (éds Sabine Wespieser) dont j'attends beaucoup.  
Bonne semaine à tous et n'hésitez pas à venir partager vos lectures !

jeudi 31 octobre 2013

Mon bilan concernant rentrée littéraire 2013



Mon bilan de cette rentrée littéraire 2013

555 romans publiés (soit 91 de moins que l'année précédente), 86 premiers romans (17 de plus qu'en 2012), 357 romans français contre 198 étrangers... mais la rentrée c'est plus encore !
Comme vous avez pu le remarquer, j'ai consacré pas mal de temps et d'énergie à cet événement culturel, économique et médiatique. Cette année encore l'influence des médias (journaux, émissions littéraires, maisons d'éditions) a porté ses fruits et l'on continue de voir les mêmes auteurs truster les devantures et les unes. 
Cependant contrairement à ce que je peux lire et entendre un peu partout, ce rendez-vous de septembre demeure une occasion de faire de belles découvertes à conditions de vouloir s'échapper des sentiers battus voire rabattus et d'oser aller vers des auteurs et des maisons d'éditions ayant une force de frappe moins atomique que nos têtes de gondole. Personnellement, j'aime l'effervescence qui entoure notre rentrée. J'aime ce qui peut faire vivre les livres, ce qui donne envie de lire et d'en parler ! Cet événement est aussi l'expression d'une richesse et d'un éclectisme alors pourquoi bouder son plaisir ! 
Je ne prétends pas détenir la liste des romans qu'il fallait avoir lus ou ceux à éviter ni vous offrir LA solution pour se repérer dans une telle profusion littéraire. Je souhaite seulement partager ces trois mois de lectures avec vous car comme chaque année il y a de petites pépites, de gros coups de coeur et bien évidemment des déceptions.
Après avoir cherché, acheté, emprunté, demandé conseil et même m'être laissée influencée par mes proches ou par les médias, voici mon bilan personnel. A la date  du 31 octobre 2013, j'ai lu 21 romans, en ai chroniqués 19 et je compte en lire davantage au cours des semaines suivantes ! Certains m'ont value de bons moments de lectures (et pour 5 d'entre eux de très bons moments) mais j'ai aussi failli en abandonner quelques autres.


  • ✒Les coups de coeur absolus :
Katherina Hagena, L'envol du héron, éds Anne Carrière
Judith Perrignon, Les faibles et les forts, éds Stock
Goliarda Sapienza, L'université de Rebibbia, éds Attila/Le Tripode
Nicolas Clément, Sauf les fleurs, éds Buchet-Chastel
William March, Compagnie K, éds Gallmeister

  • ✒Les coups de coeur :
Richard Russo, Ailleurs, éds La Table Ronde

  • ✒A lire :
Arnaud Cathrine, Je ne retrouve personne, éds Verticales
Isabelle Sorente, 180 jours, éds JC Lattès
Bergsveinn Birgisson, La Lettre à Helga, éds Zulma
Marie Darrieussecq, Il faut beaucoup aimer les hommes, éds P.O.L.

  • ✒ Les curiosités :
Eva Almassy, L'accomplissement de l'amour, éds de L'Olivier
Emilie de Turckheim, Une Sainte, éds Héloïse d'Ormesson

  • ✒ Les pourquoi pas !
Olivier Bellamy, Dans la gueule du loup, éds Buchet-Chastel

  • ✒ Les déceptions 
Valentine Goby, Kinderzimmer, éds Actes Sud
Thomas B. Reverdy, Les évaporés, éds Flammarion

  • ✒ A oublier :
Junot Diaz, Guide du loser amoureux, éds Plon

  • ✒ Retenus pour une lecture en cours ou à venir :
Ken Kesey, Et j'ai quelquefois comme un grande idée (en cours), éds Monsieur Toussaint Louverture
Sylvie Germain, Petites scènes capitales, éds Albin Michel
Raphaël Meltz, Urbs, éds Le Tripode/Attila
Fabio Stassi, La dernière danse de Charlot, éds Denoël
Thierry Laget, Atlas des amours imparfaits, éds L'arbre vengeur
Sorj Chalandon, Le quatrième murMichiko
Milena Michiko Flasar, La cravate, éds de L'Olivier
Léonor de Récondo, Pietra viva, éds Sabine Wespieser
Dermot Bolger, Une illusion passagère, éds Joëlle Losfeld

Rappel des notes et liens vers les articles concernés :

 : coup de coeur absolu. Un indispensable dans ma bibliothèque !
 : Une excellente lecture que je recommande vivement.
 : Une bonne lecture !
 : Roman prometteur/ Une curiosité. A découvrir !
 : Une belle romance/un livre sympathique/un agréable moment de lecture... mais ça n'ira pas plus loin !
 : Une lecture qui me laisse indifférente/ Pourquoi pas !
 : Une lecture que me laisse une impression mitigée voire une petite déception. Pas fait pour moi !
: Je n'ai pas aimé ! Vraiment pas fait pour moi !
 : Lecture inachevée. Ce livre et moi sommes incompatibles !

L'envol du héron 
Les évaporés /
Ailleurs 
180 jours 
Sauf les fleurs 

lundi 28 octobre 2013

C'est lundi, que lisez-vous ? (21)


C'est lundi, que lisez-vous ?

Ce rendez-vous hebdomadaire a été inspiré par les It's Monday, what are yoou reading ? by One Person's Journey Through a Wolrld of Books et repris par Mallou puis Galleane. J'espère grâce à votre contribution pouvoir faire de cette page un rendez-vous convivial.

Comme chaque lundi je répondrai aux trois questions suivantes :
✒ Qu'ai-je lu la semaine précédente ?
✒ Que suis-je en train de lire ?
✒ Que vais-je lire ensuite ?


Bonjour, au cours de la semaine précédente, j'ai pu terminer La dernière danse de Charlot de Fabio Stassi (éds Denoël), continuer Et j'ai quelquefois comme une grande idée de Ken Kesey (éds Monsieur Toussaint Louverture) et commencer Petites scènes capitales de Sylvie Germain (éds Albin Michel).
Cette semaine je continue la lecture des deux dernièrs livres cités.
Quant à la semaine prochaine, j'ai plusieurs livres en attente dont Pietra Viva de Léonor De Recondo (éds Sabine Wespieser).  
Bonne semaine à tous et n'hésitez pas à venir partager vos lectures !

vendredi 25 octobre 2013

l'invention de nos vies

Karine Tuil, L'invention de nos vies, éds Grasset

Ma chronique :
Ils sont trois jeunes gens d'une petite quarantaine d'années Samir d'un côté et le couple formé par Samuel et Nina de l'autre. Ils se sont rencontrés pendant leurs études de droit mais un des trois n'a plus donné signe de vie durant 20 ans.
Samuel, fils d'intellectuels juifs ayant trouvé la mort dans un accident de voiture alors qu'il n'avait que 20 ans, est un écrivain sans le sou qui pour vivre occupe un poste d'éducateur social dans une banlieue difficile.
La très belle et séduisante Nina sa compagne depuis un chantage au suicide alors qu'elle s'apprêtait à la quitter pour Samir leur ami commun.
Enfin le séducteur et autoritaire Samir Tahar dit Sam, fils d'immigrés tunisiens, qui est devenu aux Etats-Unis l'un des avocats les plus brillants et les plus renommés. Il a fait un beau mariage en s'unissant avec la fille d'un célébrissime homme d'affaire juif. Si cet homme vit sans complexe ses relations extra-conjugales avec des midinettes écervelées il vit avec la peur qu'un jour son mensonge soit révélé. Obsédé depuis son plus jeune âge par le besoin de réussir mais persuadé de ne pouvoir réussir dans ce monde de requins qu'en gommant ses origines arabes, il a emprunté des éléments de la vie de son ancien camarade Samuel et à raccourci sont prénom en Sam afin que le subterfuge soit plus efficace. Si son talent, ses facultés intellectuelles et sa force de travail lui sont propres, il semble devoir sa reconnaissance sociale qu'à cette omission qui désormais l'emprisonne dans une vie fait de mensonges.
Mais une apparition malencontreuse à la télévision retransmise partout dans le monde va motiver ses retrouvailles avec Samuel et Nina d'une part et de l'autre avec sa mère et son demi-frère François dont la blondeur jure avec le teint mâte de sa propre carnation. Ses différentes réapparitions vont inexorablement précipiter sa perte. Ainsi nous avons suivre parallèlement les deux personnages masculins. Le parcours de l'un répondant à celui de l'autre. Alors que Samuel tombe dans l'alcoolisme et la dépression, Samir retrouve une joie de vivre auprès de Nina la seule femme qu'il aime et à qui il n'a pas besoin de se dissimuler. Cependant la roue tourne et dans la dernière partie du livre, nous assistons à la chute vertigineuse du charismatique Samir tandis que son double Samuel "un médiocre que l'on regarde sans admiration" va progressivement gagner son statut d'écrivain à succès en se nourrissant des malheurs de l'autre Sam.

Oui ! le roman est haletant -surtout la première partie- et il s'agit réellement un "page-turner" avec une ponctuation et un phrasé qui traduisent la violence qu'il voudrait bien dénoncer.
Oui ! le sujet est intéressant, la mécanique narrative générale est efficace et les questions sous-jacentes passionnantes.
Oui ! j'aime cette ingénieuse astuce qui consiste à consacrer les notes de bas de page à des biographies fictives.
Seulement certaines situations et certains propos m'ont dérangé !
Je n'aime pas ce qui motive les personnages : le communautarisme, la soif de gloire, la haine, l'envie ou la vengeance. Mais surtout je n'aime pas la façon dont ces motivations sont narrées et exploitées. J'y ai trouvé de la complaisance dans la manière de les avancer. Pourquoi avoir justifié la carrière de Samir par successivement un viol collectif puis une méfiance envers la reconnaissance du travail et du talent ?
Je n'aime pas l'idée qu'un bon écrivain c'est celui qui explose les ventes. La plupart d'entre nous savons qu'il est des auteurs magnifiques et des chefs-d'oeuvre qui ne rencontrent pas ou peu le public, en tout cas moins que certaines têtes d'affiche au talent discutable !
Enfin je n'aime pas la façon dont le récit s'emballe/s'empalle sur des thèmes obscènes et sensationnels . 
Si l'auteur souhaitait faire de ce livre le roman sur l'identité, au fil des pages il s'est mis à enfoncer des portes ouvertes, à accumuler de nombreux clichés et à coller avec ce qu'il y a de malsain dans l'actualité. De fait, elle assimile son roman à un fourre tout dans lequel elle parle de la même manière de la passion amoureuse, de la société qui broie les individus après les avoir aidé à réaliser leurs ambitions, de la violence des cités, de la revanche sociale, des communautarismes, d'un viol collectif, des jihadistes...
Dommage car son roman commençait bien et j'aurais tant aimé qu'il reste sur cette ligne narrative : parler d'un homme au charme carnassier, à la volonté de fer, un homme sans scrupule qui piétine tout ce qui peut contrecarrer ses ambitions personnelles et professionnelles. Un personnage qui aurait su totalement et irréversiblement nier son passé. Un monstre plutôt qu'un homme mi-coupable mi-victime et qui suscite de la compassion alors que j'aurais adoré le haïr. Ce désir de le dédouaner dessert le récit plus qu'il ne l'enrichi. De cette lecture il en ressort une impression d'avoir pataugé dans de l'eau tiède alors que je m'attendais à plonger dans une eau glacée ! Malgré les accumulations de thèmes et de problématiques qu'il propose, le récit est en rien subtil. Nulle part je n'ai ressenti une envie de dénoncer cette société mercantile et violente; partout j'ai lu une volonté de s'en servir.

Au final, L'invention de nos vies me laisse une mauvaise impression. Ce roman dont je l'ai lu la première moitié facilement et même par moments avec un certain plaisir a fini par me faire grimacer et, en fin de lecture, il me laisse même un arrière- goût désagréable. A force de vouloir faire résonner son récit avec ce qu'il y a de plus brûlant et scandaleux dans l'actualité, Karine Tuil s'est perdue dans le sensationnel et fait de son roman un catalogage de profils psychologiques et de sujets. Tout cela m'a empêchée de profiter pleinement de son talent de narratrice car Karine Tuil a du style. Et je vais guetter sa prochaine publication afin de me confronter une nouvelle fois à son écriture. En attendant, je ne m'en fais pas pour le devenir de son livre qui caracole dans les hits et qui a trouvé grâce auprès de nombreux critiques, blogueurs et lecteurs. 


L'auteur :
Auteur français né en 1972, Karine Tuil est diplomée d'un DEA droit de la communication/sciences de l'information. En 1998, elle participe à un concours de manuscrit. Elle est alors remarquée par le directeur du Figaro littéraire de l'époque Jean-Marie Rouart. Depuis 2000, Karine Tuil a publié 9 romans : 3 sont parus chez Plon ( Pour le pire, Interdit, Du sexe féminin ) et 5 édités par Grasset ( Tout sur mon frère, Quand j'étais drôle, Douce France, Six mois, six jours et L'invention de nos vies ).